Black Adam : pourquoi le film avec Dwayne Johnson est un échec ?

Introduction : une promesse explosive… qui implose

L’échec Black Adam est l’un des cas les plus fascinants de l’univers des super-héros modernes. En 2022, le film porté par Dwayne Johnson promettait un renouveau spectaculaire pour DC. Mais entre erreurs stratégiques, ego mal placé et absence de vision d’ensemble, le rêve s’est effondré. Pourquoi Black Adam a-t-il échoué là où d’autres ont prospéré ? Plongée dans un désastre superhéroïque.

1. Un projet taillé sur mesure pour The Rock… mais sans vision d’ensemble

Dès les prémices du projet, Dwayne Johnson n’a pas voulu être un simple interprète. Il a cherché à prendre le contrôle créatif du personnage, jusqu’à refuser toute connexion avec Shazam, pourtant intrinsèquement lié à Black Adam dans les comics.

➡️ Il a notamment :

Refusé l’intégration de Shazam dans l’intrigue,
Imposé la présence de Superman (Henry Cavill) dans la scène post-générique,
Tenté de repositionner Black Adam comme figure centrale du DCU.

Résultat ? Un film isolé, hors-sol, ne s’inscrivant dans aucune logique d’univers partagé. Le DCU avait besoin d’un ciment narratif. Johnson a préféré jouer solo.

2. Un box-office trompe-l’œil : pourquoi 393 millions, ce n’est pas assez

À première vue, 393 millions de dollars au box-office mondial pourraient paraître honorables. Après tout, Captain America: First Avenger avait réalisé un score similaire. Mais le contexte a changé : en 2022, un film de super-héros avec un budget estimé entre 190 et 230 millions (hors marketing), se doit de dépasser les 500 millions pour être rentable.

Pire encore, des sources internes ont évoqué une tentative de gonfler artificiellement les chiffres pour sauver les apparences.

📉 En somme : gros budget + grosses attentes + faibles retombées = échec commercial.

3. Un personnage dénaturé : Black Adam ou The Rock en costume ?

Dans les comics, Black Adam est un anti-héros impitoyable, mystérieux, parfois cruel. Dans le film, il devient une figure édulcorée, coincée entre charisme lisse et punchlines attendues. Pourquoi ? Parce que Dwayne Johnson n’a pas voulu casser son image publique : celle du mec cool, moralement droit, presque infaillible.

Le résultat :

Un protagoniste sans ambiguïté réelle,
Un récit fade, sans tension,
Des personnages secondaires oubliables.

On attendait un choc, on a eu une démonstration de force sans âme.

4. James Gunn, fossoyeur ou sauveur ?

Alors que Johnson tentait de construire un empire narratif centré autour de Black Adam, la nomination de James Gunn à la tête de DC Studios a tout balayé. Gunn et Safran ont décidé de rebooter intégralement l’univers DC, excluant de facto le projet de Johnson.

Ce choix, s’il peut sembler brutal, révèle surtout le manque de coordination entre les projets DC à l’époque. L’initiative de Johnson était-elle vouée à l’échec dès le départ ? Peut-être. Mais elle a surtout mis en lumière les tensions internes et l’absence de vision commune chez DC à cette période.

5. Leçon d’échec : l’égo ne suffit pas à construire un univers

Dwayne Johnson n’est pas le premier acteur à vouloir peser dans les décisions créatives. Mais il est peut-être l’un des rares à avoir voulu porter seul tout un univers cinématographique. Producteur, influenceur, acteur principal, stratège marketing… il a endossé tous les rôles sans fédérer d’équipe autour de luitéléchargement.

Mais un univers partagé ne peut pas reposer sur une seule star. Il faut de la cohérence, de l’interconnexion, de la patience.

Et c’est là que le bât blesse.

Conclusion : une anomalie dans l’histoire des super-héros

Black Adam n’est pas un mauvais film en soi. Il est même divertissant par moments. Mais il symbolise tout ce qu’il ne faut pas faire dans la construction d’un univers partagé :

Écarter la cohérence au profit d’un plan personnel,
Dénaturer un personnage pour coller à une image publique,
Privilégier l’effet d’annonce à la construction lente et logique.

En voulant tout contrôler, Dwayne Johnson n’a pas créé un empire, il a précipité une chute. Et même si le DCU repart aujourd’hui de zéro, cet épisode reste un cas d’école… et peut-être un futur documentaire Netflix.