📉 Mort annoncée des grandes séries TV : entre âge d’or et crise de confiance
🎬 De Game of Thrones à la quête du nouveau phénomène
Entre 2011 et 2017, Game of Thrones a marqué l’histoire de la télévision avec une saison par an, 10 épisodes en moyenne (sauf la saison 7 avec 7 épisodes).
Mais après un délai de 21 mois, la saison finale de 2019 – seulement 6 épisodes – a laissé un goût amer à de nombreux fans. La fin précipitée et certaines décisions narratives ont entamé la confiance du public.

Depuis, plusieurs plateformes ont tenté de reproduire ce phénomène :
- The Witcher (Netflix) : déclin qualitatif au fil des saisons.
- La Roue du Temps (Prime Video) : annulée malgré une amélioration notable.
- Les Anneaux de Pouvoir (Prime Video) : entre vraies failles et campagne de dénigrement.
- House of the Dragon (HBO Max) : accueil mitigé pour la saison 2, attente interminable pour la suite.
Résultat : aucun véritable héritier n’a encore égalé l’impact culturel et populaire de Westeros.
📊 L’ère du prestige… et ses dérives
Avant la “télévision de prestige”, les séries visaient avant tout à remplir des cases horaires et à maximiser les revenus publicitaires, avec 22 à 24 épisodes par saison.
Des exceptions existaient (Twin Peaks, The X-Files), mais le format restait épisodique.

Avec HBO et son modèle payant sans pub, la télévision a osé plus :
- Narrations ambitieuses.
- Mises en scène dignes du cinéma.
- Acteurs de premier plan quittant le grand écran.
Mais aujourd’hui, le prestige TV est souvent comparé à un film étiré sur 8 épisodes, sacrifiant parfois la cohérence narrative et le rythme.
⏳ Les délais : l’ennemi n°1 de l’engagement
L’un des plus gros freins à l’investissement des spectateurs ?
Des attentes interminables :
- 2 à 3 ans entre deux saisons (Severance, Les Anneaux de Pouvoir).
- Tournages et post-productions à rallonge.
- Plateformes attendant les audiences finales avant de renouveler.
Résultat : le public oublie l’intrigue, voire les personnages.
Même des succès comme Stranger Things vont clore leur histoire 6 ans après la saison 3.

📺 De la TV classique au streaming : un bouleversement total
La transition est radicale :
- Télévision linéaire : épisodes hebdomadaires, fidélisation par cliffhangers.
- Streaming : binge-watching (marque de fabrique de Netflix), visionnage massif la première semaine = clé de survie.
Mais problème : le mode “binge” influence même les séries hebdo, où chaque épisode devient un simple morceau d’un tout, perdant en autonomie narrative.
⚖️ Quantité vs Qualité : le piège de la surabondance
Depuis 2019, le marché est saturé :
- Trop de séries à gros budgets.
- Fragmentation des audiences : chacun regarde “sa” série, adieu le phénomène fédérateur.
- Concurrence des réseaux sociaux : YouTube, TikTok, Instagram grignotent le temps d’écran.
Le spectateur n’hésite plus à abandonner une série au premier signe de faiblesse.
💰 Budgets en baisse, ambitions sous pression
Exemple marquant : Andor (Disney+) a coûté 650 millions $ pour 2 saisons.
Les studios veulent désormais réduire les coûts :
- Moins d’épisodes (8 au lieu de 10-12).
- Scènes d’ampleur repoussées à la saison suivante (House of the Dragon saison 2 → 3).
- Histoires compressées, personnages moins développés.
Un paradoxe : vouloir un rendu “cinéma” tout en étranglant les créatifs.
🏆 Et maintenant ?
Quelques pistes émergent :
- Engagement public clair (HBO Max avec Harry Potter, annoncé sur 10 ans).
- Production plus rapide grâce à un planning sécurisé.
- Coexistence de séries “plaisir coupable” faciles à produire (Reacher) et d’œuvres ambitieuses.
- Réduction des délais pour éviter la perte d’intérêt.
Mais pour l’instant, nous sommes dans une période charnière : les plateformes doivent réinventer leur modèle pour retrouver l’impact d’un Game of Thrones.
📌 Conclusion
La “mort” des grandes séries TV n’est pas une fatalité, mais le mélange délais + budgets réduits + surabondance + fragmentation des audiences crée un cocktail explosif.
Si les plateformes veulent éviter que le public décroche définitivement, elles devront repenser la production, le rythme et la fidélisation.
🎬 De l’âge d’or à la crise, l’histoire des séries continue… mais l’épisode suivant se fait attendre.
➡️ À lire aussi : la crise à hollywood, entre franchise, zombies et Pedro Pascal
Laisser un commentaire